Magazine

À la découverte de l’épave du HMS Terror de John Franklin

Après avoir coulé dans les eaux canadiennes au beau milieu de l’Arctique il y a plus de 170 ans, le bateau « HMS Terror » a été fouillé. Il parcourait l’océan depuis la Grande-Bretagne pour ne plus jamais revenir. Que vont découvrir les plongeurs de Parcs Canada, une agence au service du gouvernement local ?

C’est dans les eaux glacées bordant l’île du Roi-Guillaume que le navire « HerMajestyShip » a été retrouvé en 2016, enfoui à environ 25 mètres de profondeur. Toutefois, l’épave n’a pu être explorée que le 7 août dernier par une équipe spécialisée dans la recherche subaquatique. Elle s’est dépêchée sur place depuis Nunavut, située à Cambridge Bay. L’opération s’est déroulée pendant sept jours et constitue l’un des plus grands projets archéologiques du Canada. Les professionnels espèrent percer le mystère lié à la disparition du bateau et découvrir ce qui était arrivé aux membres de l’équipage ayant participé à l’expédition de Franklin.

À la découverte de l’épave du HMS Terror de John Franklin

Et si le naufrage s’était passé plus récemment ?

Quelques éclaircissements sur le cas du bateau « HMS Terror » ont été apportés suite aux récentes fouilles. Sachant que les hélices sont encore à la bonne place et que l’ancre avait été remontée, il apparaît que le navire était encore prêt à se mouvoir quand le drame s’était produit. Additionnée à d’autres indices, cette remarque laisse penser que le bateau avait coulé soudainement pour être ensuite déserté dans l’urgence. Telles sont les explications du directeur du projet archéologique, Ryan Harris.

Un archéologue participant aux investigations, Marc-André Bernier, avance sur Radio Canada que l’étude approfondie des archives sur l’intérieur du bateau constituera l’étape suivante. Comme les mobiliers sont encore en place et que les tiroirs sont encore fermés (en plus d’être engloutis dans la vase), l’équipe espère y dénicher des vieux documents. Ces derniers devraient informer davantage sur le destin réservé aux navigateurs.

En plus des 20 cabines, la majeure partie du pont intérieur de l’épave a été soigneusement observée. L’équipe a trouvé les bureaux presque intacts, tout comme les couchettes. Quant aux étagères installées dans la partie avant de l’embarcation, des verres et des assiettes y sont encore rangées.

Comment reconstituer l’histoire du HMS Terror ?

Grâce aux prouesses d’un petit robot sous-marin télécommandé, l’équipe d’archéologie est aussi tombée sur la cabine du commandant de bord, Francis Crozier. Il s’agit de la pièce la mieux conservée du navire, comme le souligne un des archéologues. En effet, une quantité importante de sédiments s’y sont introduits par les hublots de la poupe.

En effet, en 1845, l’explorateur britannique John Franklin est parti de son pays natal pour dénicher le passage du Nord-Ouest. Cette zone était censée relier les océans Pacifique et Atlantique via l’Arctique. Pour cette longue traversée, les moussaillons s’étaient approvisionnés pour trois ans. Des machines à vapeur ont été embarquées à bord et les coques ont été plaquées de fer afin qu’elles puissent résister aux températures les plus basses.

Les membres de l’équipage auraient péri le 11 juin 1847 (dans des circonstances qui restent encore à déterminer), d’après un manuscrit laissé sur l’île King William et retrouvé en 1859. Ceux qui avaient survécu au naufrage (105 personnes) auraient essayé de trouver de l’aide en marchant sur les terres arctiques. La faim et le froid ont eu raison de ces survivants qui en ont succombé en 1848, malgré quelques tentatives de cannibalisme.

Laisser un commentaire